[Test] Samourai Warriors 4-2
Parmi les licences fortes du « Musô », ce genre typiquement japonais qui se situe entre le beat’em all et la tactique avec, comme situation, le Japon féodale de l’époque dite « Sengoku », s’appelle Samourai Warrors. Éditée par Koei Tecmo, cette série a connu bien des opus, dont le premier remonte, quand même, à 2004. Ici, on pense faire face à la suite d’un épisode canonique, à la manière d’un Final Fantasy 10-2, mais est-ce vraiment le cas ? Pas tout à fait. En fait, Samourai Warriors 4-2 se veut être une version définitive de la quatrième itération, avec tous les DLC sortis sur la version de base.
Samourai Warriors 4-2 est une sorte de best of du Musô, qui en comprend tous les bons points, mais aussi certains défauts liés à l’architecture même du genre. Il est clair que les gamers qui n’apprécient pas de maîtriser un jeu, afin d’en répéter la gymnastique, avec de plus en plus de justesse, ne trouveront pas spécialement leur bonheur ici. De même, si « monter » un personnage, c’est à dire l’emmener au maximum de ses capacités tout en cherchant à l’armer au mieux de ce que propose le soft, n’est pas votre tasse de thé, vous serez quelque peu rebutés.
Mais si vous accrochez au Musô, alors là bienvenue au paradis. Tout justifiera que vous vous impliquiez sur des dizaines (centaines ?) d’heures. Treize scénarios vous attendent, chacun divisés en cinq niveaux, eux même contenant objectifs principaux et secondaires. Autant vous dire que vous allez cravacher avant d’en avoir fait le tour. Et ce même si, disons le clairement, le scénario de Samourai Warriors 4-2 est un peu trop copieux, voir bordélique, pour être un pousse-au-jeu digne de ce nom. On comprend en gros, mais finalement on n’a que faire des véritables enjeux, car ce que l’on veut se situe plutôt côté gameplay, comme très souvent chez les japonais. Les habitués du Musô seront en terrain conquis, avec de petites subtilités, des réglages de l’ordre du tempo qui font que les combats semblent très rythmés. Parfois, le joueur semble se réveiller d’une période de transe, bouche bée, avant de se rendre compte qu’il vient d’enchaîner trois heures de jeu.
Quand vous aurez choisi un scénario, puis un niveau, il faudra encore choisir votre duo. Car à deux, c’est beaucoup mieux, et Samourai Warriors 4-2 l’a bien compris. Ainsi, vous aurez un champs de bataille bien rempli, entre les généraux ennemis, vos alliés et vos deux personnages, et il faut bien dire qu’on est vite débordé. Le but de chaque level est d’amoindrir l’influence de l’antagoniste, afin de l’attaquer sur ses positions. Pour se faire, vous devrez attaquer ses lieutenants, de préférence en attendant que ce soit le jeu qui vous les indique. Vous pouvez vous ruer sur eux, le jeu vous en laisse le choix, mais vous passerez à côté de missions secondaires décomptées en fin de niveau pour vous rapporter un bonus expérience. Le tout dans des situations qui vous balance des milliers d’ennemis à la tronche, sans pour autant que le moteur ne le sente passer. On en a, parfois, les yeux écarquillés, tant ce contexte de l’adversité est impressionnant, du moins par le nombre. Au contraire, on n’est pas spécialement impressionné par les graphismes, même si l’ambiance, visuelle et sonore, est très cohérente, propose assez de variété pour enchanter juste ce qu’il faut.
Si vous êtes un amateur de Musô, vous connaissez les particularités liées au gameplay, simple pour mieux se concentrer sur l’impression de puissance. Un bouton pour l’enchaînement simple, un pour une chaîne de coups plus énervés, un pour une attaque spéciale pour dégager le terrain, et une dénommée « Hyper Attack » qui mélange le principe d’enchaînement et d’attaque spéciale. Bien entendu, vous pourrez aussi bloquer les coups même si, soyons claires, ce n’est pas vraiment un réflexe qui vous habitera énormément, du moins en-dehors des combats contre les boss. On peut aussi signaler qu’il est possible de parcourir les niveaux de Samourai Warriors 4-2 à cheval, sur lesquels vous pourrez aussi asséner des dégâts, via des coups ou en fonçant dans les grappes d’ennemis. En bref, on a là un gameplay d’apparence simple, mais absolument pas simpliste, donnant assez de subtilités aux joueurs pour pouvoir les pousser à s’investir profondément.
De subtilités , il en est question dès que le joueur accroche au genre et décide de consacrer assez de son temps pour pousser Samourai Warriors 4-2 dans ses retranchements. Par exemple, le champ de bataille est trop blindé d’ennemis ? Essayez de repérer les soldats motivateurs. Une fois terrassés, les fantassins qui les entourent en tomberont le cul à terre, vous laissant tout le loisir, pendant quelques secondes, de les achever facilement. Aussi, il est impossible de vraiment profiter du soft sans se mettre en quête du meilleur armement, mais aussi du meilleur cheval, et du sacro-saint 100%. Là, autant vous dire qu’il vous faudra non pas des dizaines d’heures, mais des centaines, pour atteindre le nirvana. Chaque personnage est associé à une arme individualisée, qu’il est possible d’améliorer grâce à un système de loot classique et efficace. Battez les plus puissants des adversaires, et récoltez armes, selle de cheval ou parchemins. Ces derniers vous permettent d’acheter des capacités, dans un arbre de compétences unique à chacun des… 56 personnages. Oui, le chiffre est exact, pas de coquille.
Omega Force, le développeur japonais de Samourai Warriors 4-2, est connu pour proposer un contenu de qualité. Forcé de constater que cette réputation est très juste. En plus du Story Mode, jouable seul ou à deux, vous pourrez vous essayer au Free Mode, soit les mêmes scénarios mais ouverts à tous les personnages, sans restriction de choix liée à l’intrigue. On a aussi un Survival Mode, proposant lui même deux modes : Standard et Challenge. Le premier est une succession d’étages dans un donjon, avec ce qu’il faut de récompenses pour souligner vos exploits. On y a passé un nombre d’heures incalculable ! Le deuxième vous propose une situation pour vous lancer dans un scoring rigolo mais pas assez diversifié en terme de niveau. Pour finir, le Dojo vous permet de d’accéder à la création de personnages, à vos statistiques mais aussi à tout un tas de détails assez funs. Précisons que les modes Story et Free peuvent se jouer seul, mais aussi à deux, en local ou online.
Au final, Samourait Warriors 4-2 nous a offert une expérience d’une richesse aussi puissante qu’une Hyper Attack bien placée. Si le joueur accroche au genre, à son gameplay atypique, alors il doit savoir qu’il est embarqué dans un contenu assez nombreux pour l’occuper pendant des vingtaines d’heures. On attend un opus purement prévu pour la génération de console actuelle, notamment pour le côté technique, mais sachez que même en l’état on a été particulièrement ravi de ne subir aucun ralentissements, même avec des centaines d’adversaires à l’écran. Un jeu de niche, certes, mais qui fait partie de ces jeux que l’on conseille pour découvrir le Musô.
NOTE DE LA REDAC
-
Gameplay
-
Technique
-
Ambiance
-
Durée de vie
Résumé
Samourai Warriors 4-2 constitue une bonne porte d'entrée pour un joueur désirant se tâter au genre Musô. Fluide, pas spécialement beau mais pas non plus désagréable, on fait face à un monstre côté durée de vie. Si vous accrochez, sachez que vous êtes parti pour un trip d'une centaine d'heures...