Nobunaga’s Ambition Sphere of Influence : quand la gestion / stratégie devient pédagogique

Nobunaga’s Ambition, voici une licence qui ne parlera pas à grand monde, alors que son importance dans la culture vidéoludique est indéniable. Son premier volet date de 1983, et constitue le point de départ des jeux de stratégie historique, en s’intéressant de plus près à l’ère Sengoku, s’étalant entre 1477 et 1573. Depuis, Tecmo Koei offre aux fans des épisodes, plus ou moins régulièrement, et la licence devînt tranquillement de niche. Seizième itération, Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence, débarque sur PC, PlayStation 4 et PlayStation 3.

On est donc en face d’un jeu de stratégie, mais aussi de gestion. Le joueur passera d’ailleurs plus de temps à assoir ses positions qu’à les avancer. Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence n’est pas à prendre à la légère, vous allez devoir composer avec une tonne de possibilités, donc de dangers si vous ne maîtrisez pas un minimum le jeu. Par exemple, la diplomatie tient une place très importante dans le jeu, mais ce n’est pas qu’une option à bien avoir à l’esprit : vous devrez envoyer l’un de vos hommes pour discuter avec les chefs des clans rivaux. Pour mettre toutes les chances de votre côté, ne donnez pas cette mission à un lambda incapable, faîtes attention aux caractéristiques de vos personnages !

Ceci, vous l’apprendrez dans le tutoriel mis à disposition dans Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence. Celui-ci est tellement vaste qu’il pourra faire peur aux nouveaux venus. Il est clair qu’on est vite submergé d’infos, et d’éléments à prendre en compte. De plus, et c’est là le grand regret qu’on a, le jeu n’est pas traduit en français. Il vous faudra un bon niveau d’anglais pour bien saisir toutes les finesses du jeu, mais aussi pour lire les dizaines de tonnes de textes qui vous seront proposés, chacun creusant un peu plus l’univers gigantesque du jeu. Si les anglophones vont découvrir, avec un immense plaisir, toute une partie de l’histoire du Japon féodal, on ne peut s’empêcher de penser au joueur ne maîtrisant pas l’anglais : pour lui, c’est clair, une grande majorité de l’intérêt du jeu sera balayé.

Une fois le tutoriel passé, Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence s’offre totalement aux joueurs. Comme dit plus haut, le soft est un habile mélange de stratégie et de gestion, même si aucun des deux genres n’est poussé à bout. Le jeu s’attache à trouver un équilibre, plutôt qu’à favoriser une approche, et l’on sent que le focus est d’abord fait sur l’ambiance du jeu, et non le fond du gameplay. Que ce soit dans les combats, pourtant assez captivant, ou la conduite de l’économie locale, on ne ressent pas vraiment le vertige parfois trop prononcé des softs de gestion actuel. Par exemple, trouver de l’or ne se fera pas de mille façons, et découvrir une mine non plus.

Quand aux combats, ils sont dépendants des trames scénaristiques. Le contenu du jeu est tout simplement gigantesque, stratosphérique. Des tonnes d’histoires vous seront proposées, et vous devrez juger de vos capacités à pouvoir supporter la déclaration de tel ou tel conflit historique, ayant véritablement existé. Ce système a des qualités, notamment en terme pédagogique, mais aussi des défauts : le joueur devra suivre une route établie, pour recréer les conditions précises des batailles. Donc ne pensez pas faire preuve de plus d’imagination que ce que le jeu peut vous laisser faire, sous peine de voir arriver un bon gros game over.

Techniquement, Nobunaga’s Ambition : Sphere of Influence n’a rien d’impressionnant, même s’il est assez léché pour être joué sans que les yeux ne saignent. Le soft sort aussi sur PlayStation 3, donc vous pouvez imager les contraintes de développement. Par contre, niveau musical, ambiance, on se situe au top du top. Les partitions symphonique sont du plus bel effet et, encore une fois, qui sait lire l’anglais découvrira un univers captivant. Et ce pour plus d’une centaine d’heures, tant les scénarios sont nombreux.