Q.U.B.E. Director’s Cut : le digne successeur de Portal ?
Vous vous réveillez dans une pièce, sans trop savoir ce qui vous a mené là. Vos paupières sont encore lourdes, vous vous demandez même si vous n’êtes pas en salle de réanimation. Cet environnement tout blanc, d’ailleurs, ne vous rassure pas vraiment. Vous reprenez totalement le contrôle de votre corps quand une voix féminine se fait entendre. Elle ne vous laisse aucun doute : vous êtes enfermé dans une station spatiale, et vous vous réveillez d’un coma de plusieurs semaines. La seule chose que vous comprenez parfaitement, et ce même si les questions s’amassent dans votre esprit, est qu’il va falloir vous sortir de ce lieu. Et ce ne sera pas simple…
Q.U.B.E. (Quick Understanding of Block Extrusion) est un jeu de réflexion initialement sorti en 2011. Projet étudiant ayant retenu l’attention de l’université de Newport, le soft a eu l’honneur d’une sortie sur Steam en Janvier 2012, preuve que le concept est potentiellement intéressant. Aujourd’hui, Q.U.B.E. s’offre carrément un Director’s Cut, histoire de finaliser sa forme, et son contenu. On avait hâte de nous frotter à celui qu’on présente comme l’un des meilleurs jeux de réflexion de ces dernières années. Et vu la qualité de la production actuelle dans ce domaine, depuis le triomphe (mérité) de Portal plus précisément, cette réputation prend tout son sens.
Le concept de Q.U.B.E. Director’s Cut justement, parlons-en. Le jeu est exemplaire dans sa façon de laisser le gamer comprendre son environnement, et les mécanismes qui l’habitent. L’avancée se fait par salles construites avec des blocs carrés, chacune renferme une énigme que l’on doit résoudre pour passer à la suivante. Le gameplay est aussi simple que les possibilités qu’il permet sont étendues. On est plongé dans une vue subjective, les déplacements répondent au doigt et à l’œil comme pour les meilleurs FPS. Et heureusement, étant donné certaines situations qui vous demanderont une certaine précision ! Les gâchettes L2 et R2 servent à utiliser les gants dont vous êtes équipés. Ces derniers détiennent un potentiel fantastique : ils interagissent avec des blocs carrés de couleurs, qui dénotent évidemment dans le décors d’un blanc immaculé. Chaque couleur provoque une réaction, différente selon la gâchette utilisée. Par exemple, L2 fera sortir le cube rouge, tandis que R2 le fera rentrer. Le gant s’adapte à la perfection à la visée du joueur, et la couleur qu’il dégage fait en sorte qu’on sait toujours si notre action est bien comprise par le jeu. Vous visez un bloc rouge, le gant le sera également. Juste à côté se situe un bloc bleu, visez le et le gant deviendra bleu, vous permettant l’interaction.
Le concept de Q.U.B.E. Director’s Cut est donc servi par un gameplay très bien réglé. Mais pour que le jeu soit bon, encore faut-il que les développeurs utilisent cette coquille pour un contenu plaisant. Et c’est le cas, bien plus qu’escompté. Les premiers instants sont plutôt simples, histoire que le joueur comprenne bien ce que chaque couleur de carré provoque, sans passer par un didacticiel lourdingue. Le bleu vous fait sauter à une hauteur vertigineuse, le jaune forme un escalier pouvant prendre plusieurs formes selon la façon dont vous l’avez enclenché, plus tard vous pourrez même faire tourner des parties de la pièce où vous vous trouverez, etc. La façon qu’a le développeur, Toxic Games, d’exploiter ses idées de gameplay force le respect. Les salles demandant au joueur de mener une balle jusqu’à une zone verte vous donneront des sueurs froides, tant elles utilisent chaque couleur de carré pour mieux proposer une énigme bien tarabiscotée. Mais que les joueurs qui ne veulent pas trop de prise de tête se rassurent, si le niveau est relevé vers la moitié du jeu, on n’a jamais l’impression d’avoir été pris au piège par un mécanisme beaucoup trop capillotracté. La difficulté est présente, mais jamais cruelle.
Q.U.B.E. Director’s Cut se joue donc très bien et le rythme, quand à lui, s’avère assez soutenu. La durée de vie a pu être pointée du doigt, mais 5 à 6 heures, selon votre niveau, pour venir à bout d’un jeu de réflexion, c’est tout à fait honorable. Rajoutons à cela les salles secrètes (pour le coup diaboliquement compliquées), et le contenu exclusif de cette version, dans un mode intitulé Against The O’Clock. Le joueur s’y frotte à une dizaine de niveaux inédits, aux concepts qui le sont tout autant, dont des items à effets ! Un classement en ligne permet de se situer et, bien sûr, de se lancer dans la course du meilleur résultat. En tout, passer une bonne grosse dizaine d’heures dans un jeu de réflexion : que demander de plus ?
Le petit résumé, que vous retrouvez en début de ce test de Q.U.B.E. Director’s Cut, doit vous mettre sur la voie : il n’est qu’un prétexte pour que le joueur puisse aborder des puzzles bien prenants. Certains regretteront le manque de profondeur de l’histoire, mais soyons clairs, on ne peut pas dire qu’on y fasse attention réellement. Ce que le joueur veut, c’est un enchaînement de pièces retorses, mais pas impossibles, et sa volonté est respectée. On peut tout de même regretter que le soft ne soit pas du tout traduit en français. Dommage.
Au final, Q.U.B.E. Director’s Cut a réussit à enchanter, autant qu’il surprend et, évidemment, peut faire délicieusement rager. Jamais injuste ni mal réglé, le jeu se renouvelle assez souvent pour nous faire passer des heures d’amusement captivantes. On pensait le genre de la réflexion arrivé à saturation, avec la profusion de jeux indés qui s’inscrivent dans cette forme, mais Q.U.B.E. Director’s Cut se sort de la mêlée avec talent. Notons que le jeu coûte 9.99€ sur le PSN (7.99€ pour les membres PS Plus. Il est aussi disponible sur Xbox One (9.99€) et sur PC (Steam, 9.99€). Un prix tout à fait abordable pour une telle expérience, qu’on vous recommande chaudement.
NOTE DE LA REDAC
-
Gameplay
-
Technique
-
Ambiance
-
Durée de vie
Résumé
Un bon jeux vidéo comme on les aime même si on aimerait une durée de vie un peu plus longue